les logiciels libres et gratuits

Au 26FK nous défendons l’idée que les logiciels ne doivent pas être assimilés à des biens de consommation comme les autres. Tout se vend, tout s’achète. Pourquoi les logiciels échapperaient-ils à la règle ? Cette question se pose depuis le début de l’informatique personnelle, vers la fin des années 1970. Mais à cette époque, les initiateurs de l’informatique populaire sont issus de la contre-culture soixantehuitarde.
Si les ordinateurs font alors leur entrée dans les bureaux, la stratégie n’est pas claire entre les gens qui souhaitent faire du business et les chercheurs animés par la seule curiosité. On raconte que l’inventeur du tableur a renoncé à en déposer le brevet. Il faut dire que cette époque était celle des pionniers. On raconte aussi que Steve Jobs a découvert en visite chez Rank Xerox un objet qui ne servait à rien (un petit objet en bois qui se déplaçait à la main sur le bureau, chaque déplacement étant visible sur un écran) mais dont il a compris aussitôt l’intérêt pour la société qu’il venait de co-fonder. Quelques mois plus tard apparaissait la souris avec les premiers Macintoshs.
Apple a mis au point son ordinateur en y intégrant son propre système d’exploitation, les constructeurs de PC (IBM, Hewlett Packard, ...) ont choisi de déléguer ce logiciel à un prestataire extérieur. A la base, quand on achetait un PC, le vendeur avait l’obligation de nous demander quel OS (système d’exploitation) on voulait qu’il installe.
La théorisation du logiciel libre est apparue en même temps que l’informatique devenait un marché juteux. La société Microsoft est devenue un géant en imposant son logiciel Windows qui pilote les PC. Windows semble gratuit mais il est bel et bien intégré au prix d’achat de l’ordinateur. Ce deal entre constructeurs et producteur de logiciels est un pur produit capitaliste.
L’autre façon de raisonner est de proposer un produit en échange d’une participation libre. On mise alors sur un rapport équilibré entre le producteur et l’utilisateur ; le producteur protège sa création contre le vol avec une licence qui permet certaines choses mais en aucun cas l’appropriation du produit par quelqu’un. Autrement dit, je crée un logiciel, je vous l’offre et vous pouvez l’utiliser, peut-être le modifier et l’adapter mais vous ne pourrez pas le revendre ou le diffuser en vous prétendant son créateur. De son côté, l’utilisateur peut rétribuer le créateur, ou pas.
C’est ainsi que parallèlement au développement de Windows sur les PC, Linux est apparu et a grandi. Aujourd’hui, c’est un OS robuste et fiable, qui s’installe sur des machines que Windows est incapable de faire fonctionner. En effet, en tant que pur produit du capitalisme, Windows se doit de créer le besoin. Les ordinateurs sont des produits qui vieillissent relativement bien, pour inciter les consommateurs à les renouveler il faut inventer quelque chose qui les rend obsolètes. On pense à tort que le passage de la disquette à la clé USB s’est fait dans un contexte de progrès technologique quasi obligatoire. Le progrès recherché dans ce domaine (comme dans tous les autres) est exclusivement financier.
Sinon, pourquoi Linux ferait tourner de vieilles machines hors d’âge, et serait intégrable à des réseaux d’ordinateurs où un seul PC doit être équipé d’un disque dur, les autres étant de simples terminaux très peu coûteux ? Linux est développé pour un tas d’objectifs où ne figure pas la recherche de pognon.
Wikipédia propose un article consacré à la notion de logiciel libre, inutile de développer ici l’histoire et la philosophie de ce phénomène. Nous insistons en revanche sur son intérêt pour la société tout entière, puisque le logiciel libre est un outil solide, complet, indifférent aux virus et très largement documenté. S’il est susceptible de vous intéresser